Moins d’une centaine de personnes ont tenté hier d’organiser des marches, à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-tendance partis politiques) à El Madania, Hussein Dey et Aïn Benian, mais en ont été empêchées par les forces de l’ordre. Une dizaine de militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et des représentants des victimes de la banque Khalifa, se sont rassemblés dans la matinée à la place d’El Madania (hauteurs d’Alger), ont constaté des journalistes de l’APS.
Les forces de l’ordre se sont interposées entre ces manifestants et des habitants du quartier qui ont voulu chasser les manifestants, scandant des slogans de soutien au Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et au rôle des forces de sécurité dans la maintien de l’ordre public. En réponse à des militants du RCD qui ont pris la parole pour dire que leur action avait pour but de sensibiliser la population, des jeunes d’El Madania ont affirmé que « le peuple algérien est conscient et n’a pas besoin de partis politiques qui le poussent à sortir dans la rue ». Se tenant en face du trottoir où s’étaient rassemblés les manifestants, des jeunes d’El Madania brandissaient des drapeaux algériens et une pancarte sur laquelle était inscrit « Pour une Algérie forte et en sécurité ». Vers 10 h 45, le secrétaire général du RCD, M. Saïd Sadi, est arrivé aux abords de la place d’El Madania, mais des jeunes du quartier ont fait barrière pour l’empêcher de progresser vers la place. Avant de se retirer sous la protection des forces de l’ordre, M. Sadi a déclaré à la presse que son parti « continuera à organiser des marches, car nous voulons, a-t-il dit, changer le système qui nous empêche de tenir ces marches dans les différentes wilayas du pays ». Après le départ de M. Sadi, les quelques manifestants qui se sont rassemblés et les jeunes du quartier se sont dispersés dans le calme. A Aïn Benian (ouest d’Alger), une vingtaine de manifestants, à leur tête le député RCD Noureddine Aït Hamouda, ont tenté de marcher mais ont été empêchés par les forces de l’ordre. Ils se sont ensuite dispersés dans le calme. Tous les commerces de cette commune balnéaire étaient ouverts et les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations, a-t-on constaté. Au quartier d’Hussein Dey, une quarantaine de personnes, dont Me Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), se sont rassemblées devant la cour d’Alger brandissant des pancartes sur lesquelles étaient écrits « dignité et justice », « jeunesse perdue ». Là aussi, une dizaine de citoyens (jeunes) du quartier ont scandé des slogans de soutien au Chef de l’Etat et arboraient ses portraits. Les manifestants se sont dispersés dans le calme après ce rassemblement.
La wilaya d’Alger n’autorise pas les marches dans la capitale tout en proposant, à chaque fois, à leurs initiateurs, des salles pour tenir leurs manifestations.
Pour les autorités, l’interdiction des marches à Alger est justifiée par « des raisons d’ordre public » et ne l’est « certainement pas pour empêcher une quelconque expression ».